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Initié en mars 2021, en partenariat avec l’ARMEFLHOR (Association Réunionnaise pour la Modernisation de l'Economie Fruitière), le projet GAIAR (Gestion Agro-écologique et Innovante des friches par l'Agroforesterie Réunionnaise) vise à expérimenter des modes de gestion et de valorisation agroforestiers sur des terrains en friche, à la frontière entre zones agricoles et espaces naturels.

Ces espaces délaissés constituent en effet une menace pour la biodiversité de l’île car ils abritent bien souvent de nombreuses espèces exotiques envahissantes végétales (EEEV), susceptibles de coloniser les milieux naturels au détriment des espèces indigènes. Leur réhabilitation via mise en place de projets agroforestiers s’appuie sur la volonté d’initier de nouvelles dynamiques bénéficiant à la fois à la protection de la biodiversité et au développement économique, dans un contexte de pénurie d’espaces agricoles disponibles.

Les bénéfices de l'agroforesterie
Les bénéfices de l'agroforesterie, par © Louise Ferry lwiiiiz 2022

POURQUOI L'AGROFORESTERIE ?

L'agroforesterie recouvre l'ensemble des pratiques agricoles qui associent, sur une même parcelle, des arbres (fruitiers, haies, alignements, bosquets) à une production agricole végétale et/ou animale. Ces systèmes de culture procurent de multiples services environnementaux, aujourd’hui mis en évidence par de nombreux travaux scientifiques : lutte contre l'érosion, amélioration de la qualité du sol, préservation de la ressource en eau, biodiversité animale et végétale…

Les espèces indigènes et endémiques tiennent une place prépondérante au sein cultures agroforestières mises en place. Elles sont utilisées dans la constitution de haies, pour fournir de l’ombrage aux plantations, pour leur potentiel mellifère ou encore pour une valorisation économique en tisanerie.

Ces modes de production diversifiés et résilients permettent ainsi la mise en valeur agricole de ces espaces difficiles et contraints que constitue les friches des Hauts de l’île (accessibilité, accès à l’eau…).

 

10 PARCELLES EXPERIMENTALES

Le projet GAIAR s’appuie sur la mise en place d'un réseau de 10 parcelles expérimentales réparties sur l’ensemble du territoire. Il fait suite à un important travail d’inventaire des zones en friches mené par le Parc national et ses partenaires en 2019. (Lien vers la page friches) Ces parcelles aux orientations diverses (maraichage, culture de sous-bois, PAPAM, arboriculture…) se situent sur des zones aux contextes écologiques et climatiques variés.

Réseau GAIAR
Réseau GAIAR, par lpeyre

Les 10 parcelles pilotes du projet constituent un support d’acquisition de références techniques, économiques et environnementales locales, relatives à la réhabilitation de parcelles en friches et à la mise en place de projets agroforestiers. Le suivi du projet permettra ainsi d'évaluer l'hypothèse d’un bénéfice réciproque pour le développement économique et la protection de la biodiversité.

 

LES DIFFERENTES ETAPES DU PROJET

1. Défrichement des parcelles en friches

La première étape de remise en valeur des friches consiste à éliminer les espèces exotiques envahissantes présentes pour y substituer des espèces cultivées. Les techniques de défrichement mises en œuvre (mécaniques ou manuelles) sont adaptées à chaque situation et définies en fonction du type d’accès (carrossable, pédestre ...), de l’état initial de la parcelle (état boisé, présence d’espèces endémiques à conserver…) et des cultures qui seront implantées (cacao, vanille, maraichage, fruitiers…). Pour mettre en place ces opérations, le projet est financé par l'Etat au titre du Contrat de Convergence et de Transformation, et co-financé par les fonds européens LEADER, FEADER et le Conseil Départemental de La Réunion et par l’intermédiaire du Groupe d’Action Locale (GAL) Grand Sud, Terres de Volcan dans le cadre d'un projet baptisé « Friches en ler, cultiv nout tèr ».

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Défrichement manuel sélectif pour préserver les espèces indigènes et endémiques présentes sur la parcelle.
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Défrichement mécanisé non-sélectif avec un broyeur forestier sur une parcelle accessible envahie par les EEE.
 
2. Mise en place de cultures agroforestières

La seconde étape vise à définir un plan d’aménagement et les méthodes d’interventions avec chaque agriculteur pour mettre en valeur leurs parcelles. L’ARMEFLHOR assure la production et la mise à disposition des plants utilisés sur la zone d’expérimentation. Les cultures sont ensuite mises en place et des moyens de gestion des EEEV sont mis en œuvre pour limiter une repousse qui pourraient venir concurrencer les espèces cultivées.

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Parcelle GAIAR de Saint-Benoît : état initial
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Parcelle GAIAR de Saint-Benoît : état final
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Parcelle GAIAR de Grand Coude : état initial
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Parcelle GAIAR de Grand Coude : état final

3. Suivi technico-économique et environnemental

Ces parcelles font ensuite l’objet d’un suivi réalisé par les agents du Parc national et les technicien de l’ARMEFLHOR. Ce suivi permet de capitaliser des données technico-économiques (investissements humain et matériel, productivité…) et environnementales (croissance des espèces indigènes, qualité du sol, auxiliaires de culture...). Les données ainsi acquisent permettront d’affiner la connaissance sur les systèmes agroforestiers réunionnais, pour accompagner de futurs projets et promouvoir le développement de de l’agroforesterie sur le territoire.

Reportage : Inebox / FRCA / Antenne Réunion

 

GROS PLAN SUR 2 PARCELLES DU PROJET

Portraits extraits d'un article provenant du Fertile 54 édité par l’Armeflhor

UNE CACAOYERE SOUS COUVERT FORESTIER A SAINT-BENOIT

Edvin Payet est agriculteur depuis 30 ans. Ins­tallé sur les hauteurs de Saint-François, il cultive actuellement 30 ha de canne, 4 ha de palmistes et propose un hébergement agrotouristique. Il a fait l'acquisition en 2016 de 42 ha supplémen­taires, classés Nebc (espace boisé classé). Sur une parcelle experimentale de 2500 m2, à 550 m d'altitude, il a mis en place une cacaoyère sous couvert forestier.

« Le projet GAIAR a facilité les échanges administratifs pour concrétiser mon projet de culture du cacao dans le respect de l'environnement », témoigne-t-il.

UN VERGER-MARAICHER DANS LES HAUTS DE SAINT PAUL

Harry Legros s'est pour sa part installé comme maraicher en 2019, après avoir été encadrant technique dans le domaine de la réinsertion. Il devient également locataire en 2021 d'un ter­rain à Sans-Souci, qui a intégré le réseau des parcelles GAIAR.

« J'ai rejoint GAIAR afin d'être accompagné dans la mise en valeur de ma friche et d'échanger avec différents acteurs professionnels », dit-il.

Son projet consiste à associer des arbres à ses cultures maraichères, pour ce faire, il a suivi plusieurs étapes :

  • Etat des lieux initial de la parcelle en friche : espèces exotiques uni­quement (choca vert, galabert, avocat marron, fleur fête des mères, fougère aigle)
  • Défrichement non-selectif mécanisé
  • Co-conception du plan d'aménagement de la parcelle
  • Production végétale à l'Armeflhor et plantation
  • Suivi de la parcelle experimentale et évaluation de ses perfor­mances (économiques, sociales et environnementales)

Partenaires du projet

Projet financé par l'Etat au titre du Contrat de Convergence et de Transformation, et co-financé par les fonds européens LEADER, FEADER et le Conseil Départemental de La Réunion et par l’intermédiaire du Groupe d’Action Locale (GAL) Grand Sud, Terres de Volcans.

Partenaires GAIAR
Partenaires GAIAR, par lpeyre

Source URL: https://www2.reunion-parcnational.fr/node/6687