Frangée d'un lagon transparent, elle se distingue sur ses basses pentes par ses savanes rousses ponctuées de la silhouette sombre de quelques arbustes épineux. Cette séquence paysagère n'est pas sans rappeler quelques coins d'Afrique sèche. Avec l'altitude, elle laisse la place aux grands espaces ouverts, vestiges des défrichements qui ont précédé l'implantation historique des cultures de café puis de canne à sucre. Plus en amont, la nature s'est aussi vue repoussée au profit de champs de géranium. Les hauts de l'Ouest étaient alors le fief de la production d'une huile essentielle qui faisait le bonheur des grands parfumeurs. Par la suite, les terres agricoles de l’Ouest, prisées pour leur ensoleillement, ont été progressivement occupées par l'extension des petits bourgs de mi-pentes. Plus en amont encore, les ultimes séquences rurales sont occupées par des prairies verdoyantes, puis elles s'effacent devant le vaste espace naturel du cœur du parc national, qui s'étend vers les sommets. Flirtant avec les brumes, la tamarinaie est ici maîtresse des lieux. A l'approche des hautes altitudes, un paysage de landes émerge au-dessus des nuages. Cet étagement illustre l’idée de la solidarité écologique : la conservation des milieux dans les hauteurs de l'île est essentielle pour préserver les écosystèmes et les activités des mi-pentes et du littoral, y compris du lagon.